Bien que l’on relie la caféine au café dont elle tire son nom, on trouve cet alcaloïde dans une foule de produits. Le thé et le chocolat en renferment et on en trouve d’importantes quantités dans des plantes comme la noix de kola, le guarana et le yerba maté. Il y en a également dans diverses boissons gazeuses (notamment les colas), dans des boissons énergisantes, des friandises, de même que dans plusieurs médicaments, notamment des analgésiques et des médicaments destinés à soulager les symptômes du rhume et de la grippe.
Les experts de Santé Canada estiment qu’environ 60 % de la caféine que consomment les Canadiens provient du café, tandis que le thé y contribuerait dans une proportion de 30 %. Les boissons gazeuses, le chocolat et les médicaments représenteraient le reste, soit environ 10 % de la consommation totale.
Agissant sur les neurotransmetteurs du système nerveux central, la caféine a une action stimulante. Rapidement métabolisée par l’organisme, elle pénètre tous les tissus, y compris ceux du cerveau. La quantité maximale de caféine dans le sang est atteinte de 45 à 90 minutes après son ingestion et il faut de 2,5 à 4,5 heures pour qu’elle diminue de moitié.
Historique de la caféine
L’usage du café comme boisson stimulante viendrait d’Abyssinie (Éthiopie actuelle), lieu d’origine de l’arbuste. Au tout début de notre ère, les nobles perses (Iran actuel) en buvaient.
Le café se propagea lentement en Europe, d’abord dans des ports comme Marseille, porte d’entrée par excellence de toutes sortes de denrées venues du Moyen-Orient. On le dégustait alors dans les palais des grands de ce monde, le prix du café étant encore exorbitant en Europe. Mais déjà, en 1721, la ville de Paris comptait environ 300 cafés, très populaires auprès des intellectuels. Au moment de la révolution, on comptait plus de 4 000 de ces établissements, remplis d’individus à la langue déliée par la boisson stimulante.
Dans d’autres cultures, on employait d’autres boissons énergisantes, riches aussi en caféine : notamment le thé en Extrême-Orient et le maté en Amérique du Sud.En 1820, on isolait la caféine du grain de café et on lui attribuait les effets stimulants de la boisson qu’on en tire.
Recherches sur la caféine
Vigilance. La caféine stimule le système nerveux central, ce qui fait augmenter l’attention et aide à lutter contre la somnolence et l’endormissement. L’expérience quotidienne en témoigne et les résultats des essais cliniques les plus récents ne laissent aucun doute. À dose élevée (600 mg), elle s’avère aussi efficace que d’autres stimulants délivrés sur ordonnance médicale (amphétamines, modafinil).
Cognition. La cognition, ou l’élaboration de la pensée, est un phénomène complexe, mettant en jeu de nombreux processus : la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives (raisonnement, planification, décision, etc.), pour ne citer que ceux-là. Il est aujourd’hui démontré par de nombreuses études qu’une consommation faible à modérée de caféine (de 1 à 8 tasses par jour) contribue à améliorer certaines de ces fonctions. Elle diminue les temps de réaction, augmente l’attention et la concentration, améliore l’exécution des tâches simples, facilite certaines tâches d’apprentissage et améliore la mémoire dite de travail. Cette dernière désigne la capacité de retenir, dans un flot d’informations, celles qui seront utiles à l’accomplissement d’une tâche ultérieure.
Les effets de la caféine demeurent modestes et ils dépendent de nombreux facteurs : âge, sexe, sensibilité individuelle à la caféine, moment de la journée et habitude de consommation. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir d’accoutumance chez les personnes qui en consomment de façon modérée.
Maladie de Parkinson. Puisque la caféine stimule certaines fonctions cognitives, des chercheurs ont pensé qu’elle pourrait être utile pour le traitement des maladies dégénératives du cerveau causées par vieillissement (déclin cognitif, démence). À l’heure actuelle, les données sont encore trop fragmentaires en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, mais elles sont plus encourageantes pour la maladie de Parkinson.
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